1 Corinthiens 12.31 – Ainsi, désirez les dons les plus importants. Mais je vais vous montrer maintenant le chemin qui est supérieur à tout.
Après avoir compris que Dieu est « l’Amour », nous sommes attirés par le tableau magnifique que l’apôtre Paul en fait dans 1 Corinthiens 13. Véritable poème, probablement un chant de l’Église primitive à l’origine, l’apôtre l’introduit en disant que c’est le chemin supérieur à tout. Les premiers versets de ce chapitre montrent l’inutilité de nos actes, même jusqu’à sacrifier sa vie, si notre motivation n’est pas l’amour.
Dans le grec antique, il existait trois mots pour parler de l’amour : « eros » que nous pourrions traduire par « faire l’amour », nous ne le retrouvons pas dans la Bible. Il concerne l’amour physique, empreint parfois de désir et de convoitise. « Philéo », qui fait référence à l’amour-amitié entre deux êtres humains, il pourrait se traduire par : « Je t’aime bien, j’ai de l’affection pour toi. » Enfin, le plus ultime, celui qui est utilisé dans le chapitre 13 : « agapê » qui désigne la vertu chrétienne fondamentale, l’amour spirituel et divin, l’amour avec un grand A. La définition de l’amour selon Dieu est beaucoup plus élevée que ce que notre société en connaît.
« Celui qui aime est patient, il sait attendre… [1] ». J’utilise Parole Vivante (de Kuen) pour ce texte, d’autres traductions plus classiques disent l’amour est patient…
C’est étonnant que l’apôtre commence la description de l’amour de cette manière, il aurait pu parler de sentiment ou d’émotion mais non, la caractéristique de l’amour qu’il met en premier c’est la patience. De plus, dans l’original grec, il y a la notion de patienter dans la souffrance, donc de supporter, d’endurer… Qu’on se le dise, celui qui a décidé d’aimer prend la décision de souffrir. Cette souffrance est souvent involontaire de la part de celui qui la provoque, mais comme c’est un être aimé, ce qu’il dit ou fait prend une dimension spéciale.
La patience est nécessaire pour que le fruit de l’amour arrive à maturité. Celui qui aime saura attendre et aura un profond respect pour l’autre, le parent patientera jusqu’à ce que les caprices de l’enfance disparaissent chez son enfant, les membres du couple supporteront l’autre jusqu’à ce que les différences de caractère s’estompent. Ceci nous donne aussi la notion que l’amour a besoin de grandir, donc de temps et de conditions pour s’élargir et s’enraciner. Dans un siècle où tout va si vite, la vertu qu’est la patiente semble si dérisoire, ne serait-ce pas pour cela que l’amour est devenu illusoire ?
Pasteur Claudy
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[1] 1 Corinthiens 13.4